Ce
congrès constitue un tournant : véritable premier congrès d'orientation
d'une fédération ayant une réelle envergure nationale ; modifications
statutaires portant sur le sigle et l'adhésion au « Groupe
des Dix » ; mobilisation sans précédent des équipes pour
congrès fédérale, avec 110 délégués mandatés
par 29 syndicats, et de nombreux invités.
Le
mouvement de novembre / décembre 1995 a fait émergé le sigle «
SUD ». Des syndicats SUD se sont créés dans différents secteurs
professionnels, en particulier chez les cheminots, mais aussi
dans le secteur sanitaire et social.
Pour
éviter un éparpillement syndical supplémentaire dans le secteur,
il était important que les syndicats du champ sanitaire et social
(quel que soit leur sigle : CRC ou SUD) se retrouvent dans
la même fédération. Des discussions ont donc été engagées avec
la Fédération CRC et les cinq syndicats SUD Santé ou Social ou
Santé-Sociaux nés des luttes de 95, en vue d'une affiliation ou
d'une fusion. Ainsi, au moment du congrès de juin, la Fédération
regroupe des syndicats CRC, des Syndicats SUD et des syndicats
SUD-CRC. D'autre part, le sigle « SUD » beaucoup plus
connu que le sigle « CRC » est devenu le symbole d'un
syndicalisme différent et porteur de valeur partagées par le CRC.
La modification du sigle comportait donc un enjeu fédérateur et
permettait d'envisager un plus grand développement.
Les
deux précédents congrès (89 et 93) avaient surtout eu pour objectif
de définir des règles collectives de fonctionnement et des priorités
revendicatives. Celui-ci a ouvert le débat de fond sur la question
de la protection sociale et de la politique de Santé.
Le
mouvement de 1995 a fait surgir la nécessité d'une force interprofessionnelle
capable de proposer et d'impulser des actions qui obligent les
confédérations à aller de l'avant. Le Groupe des dix peut jouer
ce rôle. C'est le sens de l'adhésion de SUD-CRC.
Élections 1996
Les
élections de 89 et de 92 étaient le reflet du bouleversement syndical
conséquent aux mouvements de 88, ces scrutins montrent un tournant
dans la situation. Une
nouvelle période s'est annoncée avec le mouvement contre le Plan
JUPPÉ.
Janvier
1996 : CNRACL
L'augmentation
du taux de participation (+ 0,5) chez les actifs est à mettre
en relation avec la place de la question de la retraite dans les
mobilisations de novembre et décembre 95. C'est la CGT qui sort
gagnante de ce scrutin, elle capitalise ainsi la place qu'elle
a prise dans cette lutte.
Le
CRC a présenté une liste commune avec la FSICT (futur SUD Territorial)
qui obtient 2,66 % des voix chez les actifs sur les deux fonctions
publiques (4,02 % dans les hôpitaux, soit + 0,48 %). La surprise
vient du vote des retraités où le CRC présentait une liste pour
la première fois qui obtient 3,23 % des voix.
Novembre
1996 : CAP - CTE
Avec
3,67 % des voix, le CRC se situe en 5ème position, très près de
la CFTC et devant la FNA et obtient 5 mises à disposition nationales.
Mais l'impossibilité de remplir les critères imposés en 1992 pour
siéger au Conseil supérieur de la Fonction publique hospitalière,
ne permet pas à CRC d'imposer sa représentativité nationale.
Témoignage
de SUD-CRC de LOIR et CHER
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Off.
Synd. :
Après le mouvement
de 1988, vous avez construit un syndicat «
Coordination Nationale Infirmière » (CNI)
sur votre établissement, l'hôpital de VENDÔME.
Puis en 1996, vous décidez de vous affilier à
SUD-CRC. Pouvez-vous expliquer ce qui vous a amené
à ce cheminement ? Quels sont les évènements qui
vous ont amené à faire ces choix ? Pourquoi SUD-CRC
plutôt qu'un autre syndicat
SUD-CRC
41 : Suite aux grèves infirmières de 88, nous
avons créé la CNI. Il y avait un vide à l'intérieur
de l'hôpital puisqu'il ne restait plus qu'un seul
syndicat. Donc nous avons construit la CNI parce
que c'est l'organisation qu'on a le plus vu à
ce moment là, en tout les cas qui était là. A
un moment la direction a voulu nous enlever notre
demie heure de repas, nous obliger à prendre notre
40ème heure à la semaine, etc. Donc nous avons
eu une action qui s'adressait à tout le personnel
de l'hôpital. Et le statut de la CNI nous a rendu
mal à l'aise par rapport à cela. Nous avons fait
connaissance avec le CRC, notamment dans la défense
du diplôme des infirmiers psy, pour l'obtention
du DEI, nous l'avons donc contacté. Ils se sont
déplacés, ils nous ont fait connaitre leur fédération.
Nous avons changé nos statuts et adhéré à SUD-CRC.
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OFFENSIVE
SYNDICALE (Numéro spécial de décembre 1999)
Bulletin de la fédération National SUD-CRC
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