Les
premières élections aux Commissions Administratives
Paritaires dans la Fonction Publique Hospitalière, après
les grèves de 88, ont lieu le 1er décembre 1992.
Le CRC qui présentait des listes dans 14 départements
sur 100, obtient 2,80 % au niveau national et 14,30 % sur la région
Île-de-FRANCE.
Avec
ce score, sa représentativité nationale acquise
au lendemain de ce scrutin, est remise en cause par un coup bas
de dernière minute : une loi votée le 31 décembre
1992.
Ces
élections sont le reflet du bouleversement du paysage syndical
conséquent aux mouvements de grève qui se sont déroulés
dans la Santé, depuis 1988, et à la crise du syndicalisme,
en général : la place des syndicats issus des luttes
(CRC et CNI) est tout à fait significative, puisqu'à
eux deux, ils recueillent 6,38 % des voix ; le recul des grandes
organisations confédérées (CGT, CFDT, FO)
est net, même si leur chute n'est pas identique ; le taux
d'abstention qui d'année en année augmente, atteint
son record ; la progression du score des « divers »
traduit l'existence et la multiplication de syndicats locaux,
voire d'établissement.
Au
vu des résultats, le CRC obtenant plus de voix que la CGC
et le SNCH, disposait normalement d'un siège au Conseil
supérieur de la Fonction publique hospitalière et
devenait, par ce fait, représentative nationalement. Une
loi votée le 31 décembre 1992, définissant
de nouvelles conditions pour siéger au CSFPH pour les organisations
non confédérées, éjecte la Fédération
CRC et le syndicat CNI.
Le
Gouvernement cède ainsi aux pressions des grandes fédérations
et opère un retour en arrière par rapport à
la précédente loi qui avait tenu compte (pour la
représentativité dans les instances) du rapport
de force créé à l'issue des luttes. Il affirme
sa volonté politique de privilégier les quelques
interlocuteurs connus plutôt que de discuter avec quelques
incontrôlables.
Le
coup porté n'est pas négligeable pour CRC puisqu'il
lui interdit l'accès à l'information et la possibilité
de déposer des préavis nationaux. Mais, les manoeuvres
du ministère et de ses complices, ne pourront gommer la
dynamique créée par ces élections. Et les
nouveaux moyens obtenus permettront au CRC de se construire et
d'organiser la mobilisation des salariés.
OFFENSIVE
SYNDICALE (Numéro spécial de décembre 1999)
Bulletin de la fédération National SUD-CRC
|