Une
tradition du mouvement ouvrier |
Les
premières « Fête du travail » existent
en France, dès 1793. Fixée le 1er pluviôse
(22 janvier), elle fut instituée pendant quelques années
par Fabre d'Eglantine.
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C'est
la lutte de mouvement ouvrier pour la réduction du travail
et notamment de la revendication des « trois-huit »
(huit heures de travail, huit heures de loisirs, huit heures
de repos) qu'est née la tradition du 1er mai.
Les
ouvriers américains de la branches des travaux publics
furent les premiers à obtenir une loi sur les huit heures
en 1868. Mais elle ne fut guère respectée. Les années
1873-1883 furent difficiles pour les ouvriers américains.
Il y eut une crise économique et l'année 1877 fut
marquée par une forte résistance ouvrière,
mais aussi par une répression patronale féroce.
On compta un millier de morts dans les rangs ouvriers. Les mêmes
troupes qui avaient écrasé les Indiens Sioux en
1876 furent déplacées à CHICAGO, cette fois
contre les grévistes. |
Lassés
d'attendre que les huit heures soient étendues aux autres
branches industrielles, les syndicalistes américains décidèrent
qu'à partir du 1er mai 1886, les ouvriers se limiteraient
à huit heures de travail par jour. Tous les militants ouvriers
d'alors, syndicalistes mais aussi anarchistes et « chevaliers
du travail », firent campagne tous ensemble. L'internationale
socialiste décida d'organiser une grande manifestation
internationale, à date fixe, afin que, dans tous les pays,
les ouvriers imposent la législation des huit heures.
La
date choisie fut le 1er mai 1890.
En
FRANCE, l'année suivante, il y eut des bagarres avec la
police.
A
FOURMIES l'affrontement fut sanglant. La troupe, qui étrennait
un nouveau fusil, le Lebel, tira. Il y eut 80 blessés et
10 morts, deux adultes de 50 et 30 ans, quatre garçons
et quatre filles de 11 à 22 ans. Les 1er Mai allaient être
particulièrement durs jusqu'à la Première
Guerre mondiale. En 1937, le 1er mai devint un jour chômé
pour les fonctionnaires à l'initiative du Front Populaire. |
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Ce
que généralisa PÉTAIN, qui transforma ce
jour de contestation sociale en un banal jour de repos, le 1er
mai 1941. Et, pendant qu'il y était, il imposa comme symbole
le muguet, que les royalistes arboraient depuis la fin de la guerre
de 1914, préférant sa couleur blanche au rouge de
l'églantine qu'arboraient les ouvriers.
Aujourd'hui,
la tradition de lutte qu'a pu représenter le 1er Mai
est souvent oubliée, du moins en FRANCE. Mais il ne faut
pas s'y fier. Au fond, l'histoire du 1er Mai épouse celle
de la lutte ouvrière et, comme elle, elle a ses hauts
et ses bas.
Mais
elle ressurgit toujours.
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1er
mai 1995
Brahim
BOUARRAM, un jeune Marocain est jeté à la Seine
par des skinheads en marge d'un défilé lepéniste.
Depuis
tous les ans le 1er mai dans la matinée, un rassemblement
à lieu à Paris sur le pont du Carrousel en mémoire
de Brahim BOUARRAM.
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Lire « Le procès de Jean-Marie Le Pen » de
Mathieu LINDON - Folio 3310 - |
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1er
mai 2002
Quand
un symbole ouvrier devient un symbole anti fasciste
Le
21 avril 2002, Jean Marie Le Pen passe le 1er tour des élections
présidentielles. La FRANCE est sous le choc, de nombreuses
manifestations pour dire NON au mouvement d'extrême droite
ont lieu alors presque tous les jours. Le 1er mai sera le point
d'orgue des défilés contre le Front National.
Plus
de 1 300 000 personnes sont descendues dans la rue pour marquer
leur opposition à Jean-Marie Le Pen. A PARIS, la manifestation
unitaire « contre l'extrême droite et pour le progrès
social » a rassemblée près de 400 000 personnes. |
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1er
mai 2012
Tentative de récupération
du 1er mai par la droite française
L'idée
d’une contre-manifestation pour fêter le «
vrai travail » le 1er mai vient de Nicolas SARKOZY, alors
président de la République. En position de challenger
pour le second tour, celui-ci enchaîne les initiatives
pour tenter de rattraper son retard.
Son
concept de « vrai travail », vexatoire pour beaucoup,
amènera à PARIS des dizaines de milliers de personnes
qui défileront dans un joyeux capharnaüm. La police
comptera 48 000 personnes, quatre fois plus qu'en 2011, les
syndicats 250 000, soit 50 000 de plus que ce que revendiquera
Nicolas SARKOZY au TROCADERO.
De
quoi proclamer que le pari de la mobilisation, lancé
par les déclarations de Nicolas SARKOZY, a été
clairement gagné par les syndicats.
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